Sur un marché mondial de l’anti-âge gigantesque (plus de 100 Milliards de dollars), on observe une forte démocratisation en France avec l‘apparition récente des gammes de marques distributeurs Intermarché et même Leader Price. Un marché ‘anti’ assez unique en son genre puisque peu de marchés ‘anti’ deviennent mainstream. Un préfixe ‘anti’ utilisé pour des populations malades, comme avec les produits ‘anti-cholestérol’ par exemple.
D’où cette question : et si nous étions devenus malades de notre âge ?
Et que se cache-t-il derrière ce développement de l’anti-âge? Quels sont les insights consommateurs clés et surtout où s’arrêtera ce marché ?

Le marché de l’anti-âge lutte littéralement contre l’âge, contre le vieillissement. C’est un marché essentiellement cosmétique, lié à la beauté, la jeunesse, à la perception de soi et des autres. Il est majoritairement féminin, mais se développe de plus en plus pour les hommes.
Il est alimenté par :
- Des femmes qui acceptent de moins en moins leur âge, et qui recherchent la jeunesse éternelle
- Un triptyque intéressant des peurs des consommatrices [Jugement -> Isolement -> Mort]. Elles redoutent le regard des autres sur leur âge et donc veulent le masquer. Une crainte nourrie par la peur de l’isolement et de mise à l’écart de la société (cf. la hantise des maisons de retraite), elle-même nourrie par la peur de la mort.
Avec, au final, des consommatrices qui deviennent elles-mêmes anti-âges. A l’image de cet écart entre l’âge réel et la perception de son âge : les personnes de 69 ans ont dans leur tête 49 ans en France, soit quelques 20 ans de moins !!

Et il est vrai que la perception décalée de son âge est sous-tendue par des faits bien réels :
- L’allongement de la durée de vie (augmentation de 14 ans en 60 ans)
- le rajeunissement de son état physique grâce à une meilleur hygiène de vie
- les avancées des sciences et surtout du cocktail NBIC : nano-technologies/ bio-technologies/informatique/ cognitique qui donnent au transhumanisme une réalité perceptible
Au final, il semble que l’anti-âge, plus qu’un marché, soit un mouvement, une destinée universelle, qu’il sera difficile d’arrêter.
En attendant, le marché de l’anti-âge actuel est celui des cosmétiques, et il est fou de voir que ce marché se focalise sur l’antiride, comme si cette petite altération de la peau qu’est la ride cristallisait tout ce mouvement universel. Dialoguez avec des femmes de 70 ans, elles ne parlent que de leurs rides et de leur âge !
L’anti-ride sera-t’il toujours la référence de l’anti-âge dans 10 ans ? Rien n’est moins sûr !!